[ There is no translation available. ]
De la neige ? En octobre ? On ne l’attendait pas si tôt ! Pourquoi ne participerait-elle pas, elle aussi, aux festivités automnales ?
L’azur est trop bleu, le torrent trop turbulent, les mélèzes trop flamboyants ! Les ors, les cuivres, les roux, les verts soufrés envahissent les moraines, s’isolent, se regroupent, ondulent en farandoles éblouissantes, légères, sveltes. Le soleil allume un spot, un second, un troisième, équilibre les lumières… Ils sont bientôt des milliers à rendre encore plus éclatante la métamorphose de la forêt. Absorbé par un jeu qui le fascine, l’astre de feu n’a pas pris garde aux brumes qui le ternissent, ni aux escadrons de nuages plombés qui chahutent l’horizon. Les voici qui déversent à présent des bataillons de flocons sur un paysage étonné par cet assaut hivernal inattendu.
Ah, ces mélèzes resplendissants ! Le Bonhomme Hiver va les obliger à se courber devant lui, à l’accueillir comme un roi en lui faisant la révérence. Il va projeter des paquets de neige partout, aidé dans sa tâche par son ami le vent. D’abord un peu déboussolés par les caprices de la nature, les chamois semblent apprécier ce miracle. Ils se montrent furtivement…. apparition éphémère… toute en simplicité et en majesté….. Un brocard vient aux nouvelles. Pourquoi les silhouettes qui se reflètent dans l’étang en cette saison sont-elles enfarinées ? L’eau se fige par endroits, devenant presque immatérielle. Le torrent se calme et s’interroge : qui a lancé dans son lit ces formes poudreuses ? Fastueuse étoile sur l’encre du ciel, la montagne éclaire des paysages surprenants, embellis par l’hiver qui a osé défier l’automne.