La pluie ne cesse de tomber sur la vallée du Rhône ce 2 septembre 1860. Le fleuve monte de manière démesurée. Il montera encore le lendemain pour atteindre un niveau rarement atteint. Entre Brigue et Loèche et entre Sierre et Riddes, la vallée est complètement sous les eaux. Le niveau est de 1m50 plus haut que la route de Rarogne et le train est interrompu en aval de Sion.
Devant l’ampleur des dévastations, un comité genevois, sous la direction du Général Dufour lance une souscription et commande un rapport sur cette catastrophe. Le Grand conseil valaisan demandera, le 4 décembre suivant, une aide au Conseil fédéral pour entreprendre des travaux de grande envergure. Après quelques années d’études, les travaux d’endiguement du Rhône débuteront en 1863. Cette première correction qui donnera l’image actuelle du fleuve avec ses lignes droites et ses courbes bien dessinées durera jusqu’en 1894.
Jusque-là, le Rhône serpente librement à travers la plaine. Il est un danger perpétuel. Les villages se tiennent sagement sur les coteaux. Les marais qui entourent les méandres du fleuve ont mauvaise réputation, mais la plaine est tout de même exploitée. On cultive les hauts-fonds et l’élevage extensif fleurit proche de l’eau. Les inondations de 1860 vont modifier durablement le paysage et la vie de la plaine.