Les Triennards ont tantôt tiré profit de l'eau (exploitation de la glace et du bisse), tantôt dû affronter sa force dévastatrice (crues provoquées par la Tine).
Le Trient naît du glacier qui porte son nom, mais est aussi alimenté (dans la haute vallée de Trient) par la Dzornevetta qui vient du glacier des Grands et le Nant Noir qui reçoit les eaux des pentes de la Croix de Fer et de la Pointe du Midi en descendant du col de Balme.
Si le premier torrent est plutôt paisible, le deuxième enfle à chaque orage et entraine dans ses flots sable et particules rocheuses noirâtres (d'où son nom). La dernière inondation date de 1944, date à laquelle de nombreux ponts sont emportés par les eaux boueuses du Trient. Mais ces flots tumultueux peuvent se montrer également paisibles et c'est ainsi que, jusqu'à la construction du barrage de Barberine (1922-1925) qui a réduit par captage le débit du Trient, dès fin mai les coupes de bois hivernales sont d'abord "tzablées" (dévalées) jusqu'au Trient puis flottées jusqu'à Vernayaz d'où le bois est acheminé à Genève ou sert à alimenter les fours de la fabrique de verre installée à la sortie des gorges. Les flotteurs avaient la lourde et périlleuse tâche d'acheminer le bois à destination, de dégager les troncs pris dans les rochers et d'empêcher la formation d'ottans, barrages instables formés par le bois flotté.
En aval de Trient, plus bas dans la vallée, un sentier quitte la route et traverse d'anciens prés avant d'arriver à une barre rocheuse franchie à l'aide de quatre échelles en bois de mélèze, suivies d'escaliers en pierre, de murets, de plates-formes avant de descendre en forêt pour arriver aux 120 m de passerelles qui vous conduisent au fond des gorges, les Gorges mystérieuses. De nombreuses cascades se précipitent les unes sur les autres pour tomber dans un petit lac avant de se perdre dans un gouffre de plus de cinquante mètres de profondeur. La découverte du Temple des Nymphes, une vaste grotte, vous laissera sans voix.