Les observations de vipères ayant été exceptionnelles en 2014, il m’a paru intéressant de savoir combien de personnes ont souffert de morsures. Monsieur Julien Tavernier, responsable des données pour les hôpitaux valaisans m’a aidé dans mes recherches. Je l’en remercie vivement.
Seuls, deux cas ont été déclarés pour l’ensemble des institutions hospitalières. Quatre personnes dont une résidant dans le Val d’Anniviers, m’ont spontanément informé de morsures dont elles ont été victimes. Il s’agissait, en majorité, de morsures dites sèches, c’est-à-dire sans injection de venin ou en très faible quantité. L’apparition d’un simple hématome ne nécessite même pas de visite chez le médecin. La blessure ne s’aggrave pas malgré l’absence de soins et se guérit sans problème.
Le nombre total de morsures s’élève donc à six. Pourtant, la quantité d’individus observés cette année s’est révélée particulièrement impressionnante. Si l’on prend en considération les nombreuses périodes favorables aux randonnées en plaine ou en montagne, on en arrive à la conclusion que les morsures sont rares et ne sont pas en augmentation par rapport aux années précédentes.
Dans la plupart des cas, les vipères ont mordu une personne qui tentait de la manipuler ou de la capturer. Le plus souvent, elles passent complètement inaperçues dans leur environnement et réagissent relativement vite lorsque quelqu’un s’en approche. Elles filent se cacher sous une pierre ou dans les fourrés à la moindre vibration du sol. Pourtant, contrairement à leurs habitudes, les serpents se sont montrés plus régulièrement en 2014. Ainsi, la police cantonale et certains gardes chasse m’ont contacté à plusieurs reprises pour répondre à la demande de personnes qui en avaient aperçues lors de virées ou en avaient dans leur propriété.
De telles constatations me confortent dans mes idées. Une quantité plus importante de vipères visibles ne signifie pas pour autant plus de morsures. Les observations et les diverses interventions se sont faites tranquillement, sans souci, ce qui prouve que les discussions stériles n’ont pas lieu d’être. Elles ne font que renforcer la peur irrationnelle et sans fondement d’une bonne partie de la population qui ne doit surtout pas s’inquiéter : les années se suivent et ne se ressemblent pas. 2015 ne sera sans doute pas aussi bénéfique pour les herpétologues, les bonnes années étant peu fréquentes.