La coronelle lisse ( Coronella austriaca) bénéficie, avec la vipère Aspic, de la plus grande aire de répartition en Valais. Il y en a pratiquement partout, de la plaine jusqu’à 2800 m d’altitude et pourtant…. Peu de gens connaissent l’existence du plus petit serpent de notre faune herpétologique.
La coronelle est bien trop discrète pour se laisser observer dans la nature ! Grâce à sa couleur gris clair, cette couleuvre se confond à merveille dans un biotope où, face au danger, elle privilégie l’immobilité totale. Seuls, des yeux exercés à chercher des serpents parviennent à la distinguer. A titre indicatif, je ne découvre jamais plus d’une dizaine de coronelles lisses chaque année alors que je repère en moyenne 600 individus d’espèces différentes durant les 8 mois que je passe sur le terrain. Ce n’est que par le plus surprenant des hasards que vous pourriez en voir. Sa ressemblance toute relative avec la vipère Aspic lui vaut d’être souvent massacrée, surtout dans les vignes où elle est commune. Sa fâcheuse habitude de se cacher à l’ombre des ceps lui a parfois coûté la vie. Les vignerons l’épargneraient s’ils savaient qu’elle est en partie ophiophage : elle se nourrit notamment de serpents ! Elle mange aussi des lézards des murailles, de jeunes orvets et des vipères subadultes qui fréquentent les murs de vignes, les alpages et les endroits rocailleux qu’elle préfère. La coronelle se plaît parfois en bordure des villes. On la trouve même devant chez moi !