Couleuvre de petite taille, la couleuvre vipérine (Natrix Maura) est de moins en moins présente dans notre canton. Son biotope se rétrécissant d’année en année, il est indispensable de la protéger efficacement. Ce serpent est le plus menacé du Valais. Les rares populations relictuelles qui subsistent, occupent quelques centaines de mètres dans la plaine du Rhône.
Depuis de nombreuses années, je suis l’évolution de 17 individus adultes des deux sexes. Je les photographie séparément afin de les reconnaître facilement lors de mes observations printanières. A la fin de chaque été, je suis enchanté de découvrir des juvéniles, présage très encourageant pour la survie de l’espèce. Ces serpents vivent plutôt au bord de l’eau ou dans les fissures des murs. Il arrive cependant qu’au printemps, j’en observe loin de tout point d’eau ou dans une fissure de rocher où ils hibernent. Le plus souvent, ils se tiennent à l’affût dans une rivière, un lac ou un étang. Des têtards et de petites grenouilles complètent leur alimentation composée en majorité d’alevins. L’épinoche provoque d’importantes pertes dans les populations de couleuvres vipérines. Jeunes et adultes raffolent de ce poisson très abondant par endroits. Les aiguillons acérés qu’il possède en avant de la nageoire dorsale perforent la mâchoire de la couleuvre. Ne pouvant l’avaler, elle meurt étouffée. A plusieurs reprises, il m’est malheureusement arrivé d’en voir sur la berge. Mortes ! D’autres fois, j’ai pu en sauver quelques-unes en les débarrassant de ce mets épineux et si dangereux.