L’aire de répartition de la couleuvre verte et jaune se situe en France, dans le Tessin et le bassin genevois. Voici de nombreuses années, cette espèce non indigène du Valais y a été introduite illégalement, dans la zone frontalière avec le canton de Vaud, par un pharmacien en mal de nouvelles espèces.
A présent, elle progresse gentiment vers le Valais Central. Comme je l’ai noté dans ma présentation, j’ai pu observer, près de Martigny, ce magnifique serpent strié de noir sur fond jaune, le plus rapide et le plus nerveux de la faune herpétologique suisse. Dotée d’une vue excellente qui lui permet de vous repérer avant même que vous ne détectiez sa présence, cette couleuvre base son système de défense sur la fuite. Puissante et fougueuse, elle peut littéralement bondir ! Cette tactique impressionne fortement ceux qui la croisent pour la première fois.
Plus grands que les femelles, les mâles peuvent mesurer plus de 150 cm de long. J’ai la chance de pouvoir photographier, chaque printemps, au même endroit, un individu de cette taille. Son corps fait 4 cm de diamètre ! Ovipares, les femelles pondent entre 6 et 8 œufs blancs comportant de petites taches en forme d’étoiles. Très vorace, ce serpent n’a pas vraiment sa place en Valais. Outre les lézards verts dont il se délecte, pratiquement tous les reptiles indigènes y compris ceux de sa propre espèce constituent la nourriture de cet ophiophage. La couleuvre verte et jaune n’est pas venimeuse mais sa salive, irritante, peut provoquer chez certaines personnes, des gonflements passagers qui ne nécessitent pas l’intervention d’un médecin. Quand on la prend, elle mord rageusement, mâchonne sa prise et fouette, de sa queue effilée, la main qui la tient. Ce comportement particulier lui a valu le surnom de « serpent fouet ».