Broussailles, rocailles, talus, pelouses sèches et bois clairs dissimulent une foule de trésors dont la rarissime Ophrys Apifera qui dévoile sa beauté d’avril à juillet.
Cette remarquable orchidée passe souvent inaperçue, à cause de sa petite taille, 10 à 40 cm tout au plus. On a d’abord l’impression de voir une ou plusieurs abeilles, posées sur une tige. On s’approche doucement, on se frotte les yeux… Non, on ne rêve pas, ce sont des fleurs …. Leur ressemblance avec l’insecte stupéfie. Des antennes, une sympathique petite tête, des pseudo-yeux rieurs, un labelle spectaculaire aux teintes chaudes, brun violacé ou jaune vif, bombé, couvert de poils d’une consistance et d’une disposition identiques à ceux des femelles, des bourrelets velus imitant des brosses à pollen … Des dessins caractéristiques… Un air rigolo… Un mimétisme poussé à la perfection ! Les sépales latéraux nervurés simulent des ailes déployées frissonnant sous le vent.
Généralement, ce sont des abeilles sauvages mâles qui se laissent piéger par ce déguisement. Le labelle constitue une piste d’atterrissage idéale, avec ses stries, ses ponctuations colorées et ses alignements poilus. Des phéromones sexuelles bien imitées achèvent de dérouter le pollinisateur tout excité qui tentera de copuler avec le labelle mimétique. En s’agitant, sa tête et son thorax se couvrent de pollen qu’il véhiculera vers les stigmates d’autres orchidées avec qui il répétera son manège. Si ce type de fécondation ne se produit pas, l’Ophrys Apifera recourt à l’autofécondation, les pollinies basculant sur le stigmate et entraînant la création de plusieurs variétés ou lusus locaux.