Un univers de roches, de falaises à pic entrecoupées de vires, d’arêtes très découpées, de surplombs ... Dégagées de neige, des pentes escarpées, exposées au Sud contrastent avec les versants ombragés recouverts de poudreuse.
Les bouquetins fréquentent des biotopes s’élevant jusqu’à 3500 m d’altitude. Massifs et trapus, portant barbichette et dotés de pattes courtes et solides, les mâles dont le poids varie entre 65 et 125 kg revêtent, en hiver, une épaisse toison brun sombre ou gris foncé ; leur ventre et le miroir fessier restent blancs. Leurs cornes annelées, courbées vers l’arrière mesurent jusqu’à un mètre de long et peuvent atteindre 5kg la paire. Celles des étagnes sont plus courtes et les bourrelés moins marqués. Pesant entre 40 et 70 kg, les femelles ont un pelage plus clair, beige jaunâtre ou châtain fauve. Les seigneurs de la montagne apprécient de se reposer entre les pierriers ensoleillés et se cantonnent à des endroits où la neige, soufflée par le vent, permet un accès à quelque nourriture. Les cavités creusées naturellement dans les parois leur procurent des zones refuges en cas de temps vraiment trop mauvais.
Fin novembre, le rut démarre. Les grands boucs se rassemblent et rejoignent les femelles accompagnées de leurs jeunes qui vivent en hardes séparées durant le reste de l’année. Les plus imposants revendiquent leur place dans le groupe. Des mastodontes, de fameux spécimens à l’allure fière, se suivent, se jaugent, entament des simulacres d’intimidation avant de s’affronter, dressés sur leurs pattes arrières et de se projeter puissamment, l’un contre l’autre, cornes contre cornes. Le vaincu s’éloigne tandis que le vainqueur, aidé par un odorat très développé, se met en quête d’une étagne réceptive. Celles qui ne le sont pas se désintéressent complètement de leurs démonstrations de force, se préoccupant plutôt de leur cabri. Le succès de reproduction d’un mâle est fonction de son physique, de son statut social et de sa combattivité.