Connus sous le nom plus familier de Soucis, les Colias crocea ou croceus sont de ravissants papillons aux ailes orangées bordées de bandes foncées. Mis à part la forme « hélice » chez les femelles, Monsieur et Madame Souci présentent une robe quasi identique. Cependant, environ 10% de ces dames poussent la coquetterie jusqu’à revêtir une parure plus claire, dans les tons blanc crème. La bordure noire des ailes ornée de petites taches jaunâtres, variables en grandeur et en nombre chez la femelle permettent de différencier les deux sexes.
Au printemps, ces migrateurs quittent les régions du Sud pour papillonner jusqu’aux Alpes et se reproduire. Ils poursuivent ensuite leur voyage jusqu’en Scandinavie. Cette année, ces joyeux voltigeurs folâtraient encore aux Follatères en novembre et même début décembre. N’écoutant que leurs pulsions, certains se lancèrent même dans des parades nuptiales malgré des femelles non réceptives. Elles le font comprendre à leurs séducteurs en relevant leur abdomen. Si l’hiver n’est pas trop rigoureux, les Soucis hivernent sous forme de chenille en Valais et au Tessin. Ils sembleraient indigènes dans ces deux cantons.
Pendant que les jolis cœurs comptent fleurette à leur dulcinée, un drame est entrain de se jouer non loin de là. Les températures trop douces de novembre n’incitant pas les reptiles à hiberner, une vipère aspic sort de son trou : elle a un petit creux. Pas de chance pour un lézard des murailles qui profitait du soleil et se retrouve dans la gueule de l’assaillante. Celle-ci plante ses crochets à la base de la queue de sa victime qui se tort, se débat et s’échappe in extremis en abandonnant son appendice. Il survivra et la vipère devra se trouver un autre casse-croûte.
Novembre n’a pas fini de nous surprendre. Débordant d’énergie, deux mâles de Podarcis Muralis s’affrontent brutalement, tels des gladiateurs dans l’arène. Ils s’élancent l’un sur l’autre, se livrent un combat sans merci, multiplient attaques et morsures, l’un des belligérants maintenant l’autre dans sa mâchoire. Le vaincu restera ko entre des feuilles froissées par tant de violence.