1818, 18 millions de m3 d’eau, un gigantesque déferlement dévastateur qui emporte, sur son passage, hommes, animaux, cultures… L’anéantissement. La mort. Une quarantaine de victimes. En cause, la rupture d’une digue naturelle formée par l’imposant glacier du Giétroz.
D’une superficie de 6 km2, il s’avance sur 4,5 km dans une vallée dont la largeur avoisine les 1 500 m. Une catastrophe de cette ampleur ne devait pas se reproduire. Plus d’un siècle s’écoula avant qu’un premier projet ne fut imaginé par un ingénieur bagnard, en 1940. La construction du plus haut barrage-voûte d’Europe débuta en 1951 pour se terminer en 1958. Il occupe actuellement la seconde place au niveau mondial. D’une hauteur initiale de 237 m, le mur de l’ouvrage sera encore surélevé de 13,50 m en 1991. Tel un géant, il s’impose dans le cadre sauvage et grandiose du Haut Val de Bagnes. Au départ de l’Hôtel de Mauvoisin, un Sentier conduit au couronnement. Créé dans une ancienne galerie, il juxtapose textes, images et matériel d’époque pour retracer l’épopée d’une construction à laquelle participèrent 1800 ouvriers qui sondèrent, excavèrent, bétonnèrent et édifièrent ce complexe hydroélectrique.
Profondément marqué par la technologie humaine, le site n’en reste pas moins exceptionnel par les richesses naturelles qu’il présente. Des chutes grondent dans un paysage émaillé d’une multitude de minuscules trésors. Des gentianes mêlent l’éclat de leur jaune à la douceur rosée des lys Martagon tandis qu’ancolies et cirses épineux forment de saisissants bouquets. Si le travail de l’homme est fabuleux, celui de la Nature reste un modèle d’harmonie et de précision.