Sabot de la Vierge, Soulier de Notre-Dame… Plus connues sous le nom de Sabot de Vénus, ces superbes orchidées qui ressemblent à des déesses étoilées et joufflues poussent, en petites touffes de 2 à 6 tiges sur des sols alcalins.
Des habitats semi-ombragés, une certaine sécheresse estivale, des forêts claires de feuillus mixtes, des pinèdes…. Elles colonisent des terrains répartis entre 300 et 2000 m d’altitude et s’installent parfois, en pionnières, sur des sols graveleux riches en terre fine. Deux sépales latéraux soudés, lancéolés, pointés vers le bas, un autre dressé vers le haut … des pétales vrillés…. un sabot ventru …des taches de rousseur….. des tons chauds, brun rouge, brun chocolat…..une tige quelque peu poilue dans sa partie inférieure….. une fleur remarquable par sa taille…. La plus grande des orchidées européennes met tout en œuvre pour nous étonner notamment par sa manière originale de se multiplier.
Aggloméré dans des « pollinies », le pollen ne peut être dispersé par le vent. La pollinisation se fait donc uniquement par les insectes. Les Cypripedium calceolus ont plus d’un stratagème dans leur sabot ! Attirés par un jaune éclatant, des motifs évocateurs d’une fleur nectarifère et des molécules odorantes reconnues comme phéromones, les abeilles pénètrent dans le sabot où elles se retrouvent face à un système de trappe qui les oblige à ressortir avec les pollinies collées au corps. Déçues et affamées, elles se laissent capturer par une autre fleur, en assurant ainsi la fécondation.
Seule orchidée de la sous-famille des Cypripedioideae en Europe, cette espèce très rare est protégée car fortement menacée d’extinction.