Symbole des forêts à l'état naturel, la Rosalie des Alpes (Rosalia Alpina) est l'un des coléoptères les plus beaux, les plus rares et les plus remarquables d’Europe. Son corps velouté, relativement grand (de 16 à 38 mm) et finement coloré de bleu cendré et noir, présente 6 taches sombres de forme variable sur les élytres bordées d’un filet clair. Le mâle se différencie de la femelle par de très longues antennes annelées pourvues de touffes de poils soyeux et par de solides mandibules comportant une épine latérale.
Discret, cet insecte affectionne les hêtraies thermophiles de l’étage montagnard à subalpin, entre 500 et 1500 mètres où il se dissimule sous de vieilles écorces. Des hêtres isolés, exposés aux forces de la nature et à un intense rayonnement solaire lui sont très favorables. Les forêts incendiées lui offrent aussi un biotope adéquat. Le bois de hêtre destiné au chauffage peut piéger la Rosalie des Alpes si elle y pond ses œufs. Dans le bois fendu, les larves ne parviennent guère à se développer et risquent d’aboutir dans les flammes d’un fourneau. Celles qui ont la chance d’y échapper sont saproxylophages : elles se nourrissent du bois pourri d’arbres cassés, malades ou morts, de souches, de branches épaisses ou de troncs couchés au sol, même fraîchement abattus. Une seule exigence : il faut qu’ils soient en plein soleil. D’une durée de 2 à 3 ans, le cycle de vie de la Rosalie des Alpes est fortement menacé en raison de l’exploitation intensive des forêts et de la collecte trop rapide du bois mort.
Protégée par la loi, cette espèce observable de juin à septembre sur les hauts de Fully est également présente dans tout le Valais et les régions au climat chaud, comme le pied du Jura, le Tessin et la vallée grisonne du Rhin.