La neige s’est emparée du Valais, a plâtré les pentes, enrubanné les sommets. Installé avec vigueur, l’hiver entraîne avec lui son cortège d’intempéries. En altitude, la faune sauvage développe des stratégies pour tenter de survivre.
L’écureuil ne se fait guère de souci quand la végétation disparaît sous un tapis étincelant. En automne, le petit clown s’est montré prévoyant. Sans se lasser, il a récolté noisettes et graines de conifères pour les enfouir dans des caches aménagées au pied des sapins ou dans la fourche des arbres. Lorsque les flocons se mettent à virevolter joyeusement, il parcourt son domaine en tous sens. Guidé par un odorat puissant, il repère ses réserves de nourriture, enfonce son museau dans la poudreuse, gratte jusqu’à 30 cm de profondeur, en ressort barbouillé de neige. Mission réussie ! Il répètera l’opération des milliers de fois. Tandis qu’il se livre à un passionnant jeu de piste, dissimulés dans un labyrinthe de blancheur, les cassenoix mouchetés l’observent. Leurs plumettes sombres, d’une infinie richesse, sont parsemées de gouttelettes claires en parfaite harmonie avec les décors hivernaux. Comme les écureuils, ils n’ont pas ménagé leurs efforts pour récolter pignons et noisettes, les transportant dans leur jabot avant de les stocker sous des racines, des mousses, des lichens ou dans la terre. Dotés d’un mystérieux GPS, ces beaux oiseaux, malicieux, craintifs et plutôt chapardeurs, mémorisent des repères visuels qui leur permettent de localiser leurs trésors sous la poudreuse. Ils retrouvent 80 à 90% de leurs cachettes en creusant, le cas échéant, un tunnel oblique jusqu’à 1 m 30 de profondeur. Parfois éloignés de 12 km les uns des autres, leurs garde-manger sont exploités environ jusqu’en mai.