D’une taille avoisinant les 40 cm et d’un poids oscillant entre 207 et 375 gr, les Craves à bec rouge étonnent à plus d’un titre.
Selon les conditions d’observation, le miroitement de leur plumage d’un noir luisant attire les regards, des reflets verts ou mauves parcourant leur poitrine, les ailes et leur queue. Un long bec vermillon, légèrement incurvé et affiné vers la pointe rappelle celui des ibis, teintant d’une note d’exotisme les montagnes valaisannes. Des pattes rouge vif munies de griffes noires leur permettent de creuser le sol avec vigueur pour y déloger chenilles, fourmis, araignées, vers de terre et larves de coléoptères. Leur menu varie selon les saisons. Au printemps et en été, ils se régalent d’une micro faune associée aux bouses et aux crottes tandis qu’en hiver, les graines des végétaux leur apportent un complément alimentaire non négligeable. Ces bruyants corvidés se nourrissent souvent en groupes. Quand des individus se montrent agressifs et déclenchent des bagarres, elles sont rarement importantes mais toujours ponctuées de glapissements retentissants.
Adoptant sensiblement le même rythme de vie que les chocards à bec jaune, ils naviguent, en hiver, entre zones herbeuses, vires et affleurements rocheux, s’aventurant jusqu’en haute montagne d’un vol agile, soutenu et gracieux. Profitant des courants thermiques, ils filent le long des falaises, effectuant plongeons, loopings, acrobaties et parades spectaculaires.
Alors que les colonies de craves à bec rouge étaient nombreuses au siècle dernier, actuellement, elles se raréfient drastiquement. En 1993, on ne comptait plus que 40 à 60 couples en Suisse. Aujourd’hui, ces jolis oiseaux ne se maintiennent plus qu’en Valais où 60 à 70 couples ont été répertoriés en 2010.