Qu'il fasse chaud, qu'il pleuve, qu’un éboulement ébranle la montagne dans un bruit infernal, rien n’arrête les combats auxquels se livrent des marmottes décidément très actives.
En juin, les jeunes de l’année précédente commencent à s’émanciper. C’est sous forme de jeux qui s’assimilent parfois à un match de boxe que la hiérarchie s’établit dans le groupe. Avant de s’affronter dans des luttes peu agressives malgré les apparences, il faut d’abord se dégourdir après un long séjour sous terre : s’étirer, bâiller à se décrocher la mâchoire, se gratter, se toiletter, marquer son territoire et surtout, se nourrir ! Campés sur leurs pattes arrière, les adversaires sont à présent prêts à se battre. Qui sera le plus fort ? Les rounds d’échauffement très animés laissent présager un spectacle mouvementé. Les valeureux combattants s’empoignent, s’agrippent, se poussent de la paume des mains, se jettent l’un sur l’autre, tête dressée, joue contre joue, incisives agressives, se livrant un corps à corps impressionnant où chacun adopte sa propre stratégie pour faire basculer l’autre et le mettre au tapis. Ca ne rigole pas dans la prairie. Des copains arrivent en renfort. C’est la mêlée. Les adversaires finissent par tomber au sol, s’enroulent pour ne plus faire qu’une boule de poils qui dévale la pente en vitesse. Fin du premier round. Une pause s’impose. Reprendre des forces, se goinfrer d’herbes et de fleurs, se reposer…. Farniente pour les protagonistes, récolte et transport de foin pour une grosse femelle qui multiplie les aller retour entre la prairie et le terrier dont elle aménage la litière avec soin. Des jeunes viendront certainement agrandir la famille cet été.
Ne nous endormons pas sur nos lauriers ! Pendant que la marmotte arrache de l’herbe sèche pour en faire des bottes qui débordent de sa gueule, les mâles rejoignent le ring. En route pour un deuxième rond qui ne sera pas le dernier de la journée.