Colonisant essentiellement les alpages et les pelouses calcaires, pierreuses, légèrement humides des étages alpins et subalpins, entre 1200 et 2600 m, allant même parfois jusqu’à 2800m d’altitude, les nigritelles dévoilent leur exquise beauté de mai-juin jusqu’en août.
Espèces vivaces, elles fleurissent en pleine lumière, dégageant une pénétrante odeur de vanille. Leur nom dérive du latin « niger ou nigra » faisant allusion à la couleur pourpre foncé de leurs nombreuses petites fleurs regroupées en un épi dense, conique au bout assez court. Il faut cependant signaler que les coloris peuvent varier, certains plants étant noirâtres, d’autres pâles. D’une hauteur de 7 à 30 cm, la floraison de cette jolie pyramide attire, par son parfum, papillons, zygènes, moirés et mélitées qui semblent être ses pollinisateurs habituels. Classées dans le genre « Gymnadenia », du grec « gymnos » nu et de « aden » glande, en référence au disque collant de leurs étamines, elles se répertorient en 4 espèces principales : les Gymnadenia nigra, rubra et corneliana. Gymnadenia nigra, rubra et austriaca.
La nigritelle noire qui cumule les appellations orchis vanille, nigritelle noirâtre, nigritelle de Rellikon, de Rhellicanus, Nigritella ou Gymnadenia rhellicani vit en symbiose avec un champignon sans la présence duquel elle ne se développe pas. C’est lui qui permet aux racines de l’orchis de lui apporter les éléments nutritifs nécessaires à sa croissance. Chaque fleur donne ensuite naissance à de petits fruits secs, les capsules.
Déterminée pour la première fois en Valais en 2016 et confirmée par Marc Waisenker en 2017, la Nigritelle rouge (Gymnadenia rubra) est beaucoup plus rare que sa cousine, l'Orchis vanillé. Un peu plus grande, elle se caractérise par un éperon serré, cylindrique, très court, composé d’une trentaine à une cinquantaine de fleurs d’un rouge rubis plus sombre en haut de la tige et généralement d’un rouge-clair lumineux vers le bas des sépales externes étalés, un labelle retroussé et triangulaire. La base du labelle se replie en cornet, ce qui permet de la distinguer des autres variétés pâles de l’Orchis vanillé. Son parfum, tout aussi délicat fait penser à de la vanille chocolatée. Protégées en Europe par la Convention de Washington, ces petites merveilles sont cependant menacées par les randonneurs qui, séduits par leur beauté et leur odeur, pourraient être tentés de les cueillir. La destruction de leur habitat, le surpâturage, l’aménagement de pistes représentent aussi un sérieux danger pour leur survie.